Allez une autre :
Un jour j' assurais un W (train voyageur vide) composé d' un A-TER de Grenoble à Vif, très tôt le matin puisque j' étais la première circulation du jour sur la voie unique, le jour n' était pas encore levé. Tout d' un coup, juste avant St Georges de Commiers, je vois surgir une ombre noire sur ma droite suivie immédiatement par un bruit de choc, et d' un raclement continu. Bien sûr je m' arrête d' urgence et avec le contrôleur (puisque on devait ensuite faire le premier voyageur au départ de Vif pour Grenoble j' avais ce contrôleur avec moi dans le W) on descend voir.
J' avais le capot latéral droit de l' A-TER pendant raclant le sol, retenu par un de ses câbles d' attache. On remonte la voie pour trouver l' origine du choc, et là on découvre un (gros!) sanglier entre les rails, raide mort. Après avoir discuter avec l' agent circulation de Vif avec mon portable pour lui expliquer la situation, on s' apprête à repartir. Or impossible de refermé ce fichu capot latéral car avec le choc sa serrure s' était carrément arrachée ! Et bien sûr hors de question de continuer à rouler comme ça car on risquait d' arracher les relais, pédales, dispositifs etc placés le long des voies.
Le contrôleur est donc resté dehors, marchant à côté de l' autorail que je faisais rouler au pas, et à chaque fois qu' il y avait une aiguille, un relais, etc.. il soulevait le capot pour le passer au dessus puis le laissait retomber. Vous imaginez le tableau

Heureusement que Vif n' était plus très loin....
Arrivé à Vif, pour pouvoir faire le voyageur sans avoir à rouler au pas avec le contrôleur dehors, il n' y avait qu' une solution : Virer ce maudit capot en composite. Nous voila donc tous les 3, l' agent de Vif, le contrôleur et moi même en train de sauter à pieds joints sur le capot pour l' arracher complètement. C' était beau ! Ensuite je l' ai bazardé dans la cabine arrière et je suis donc redescendu en position "décapotable".
Epilogue : Habitué de la ligne des Alpes, j' avais assuré "le petit plus qui va bien", à savoir prévenir la brigade de l' équipement de l' emplacement exact du bestiau pour qu' ils aillent le récupérer. Car il y a toujours dans le lot au moins un gars qui est chasseur, fils de boucher,etc... et qui sait quoi en faire.
Le lendemain, tandis que je faisais la réserve au dépôt le bureau de commande reçois un coup de fil pour moi, ça n' a pas manqué, c' était les gars de l' équipement qui m' appelaient pour que je vienne chercher ma part préparée et mise au frais. Sympa !
Mais ce qui le fut moins c' était que comme je devais partir en vacances l' après midi même et que je n' avais pas de congélateur, j' ai dû leur laisser ! Les boules !!
