Bonjour à tous,
Je me suis dit qu'il est facile de se plaindre qu'un forum ne vit pas et de soi-même ne rien y amener... Mais dans le domaine du modélisme, mes talents s'apparentent non pas au miséramodélisme mais au lumpenmodélisme que j'assume pleinement... :P
Alors je vous mets ce que je sais faire et que j'aime, le train réel dans son évolution , son impact humain et historique... C'est aussi ma façon de remercier ceux qui ici, se sont décarcassés pour m'apporter une réponse dans le sujet "il n'y a pas de question stupide "...
Et si les photos peuvent en inspirer certains dans une recherche modélistique , tant mieux...
Je précise par contre, que même si je ne mets pas mon nom dessus, je n'apprécierai pas du tout de les retrouver sur un autre forum ou ailleurs où je n'ai pas décidé moi-même de les mettre...
J'ai aussi réduit leur taille même si je trouve çà dommage...
- Mes sources utilisées pour ce reportage : carte Michelin , livre "Sur les rails des Causses et des Cévennes" de José Banaudo De Borée Les éditions du Cabri, Topo-guide l'Aveyron à pied.
Je vais vous emmener en balade... On peut prendre son temps, on n'est pas pressé face à L'Histoire...
D'abord une petite carte pour situer...C'est dans l'Aveyron que nous allons...
D'abord savourer cette belle région...Là , c'est Roquefort...Tout le monde connaît, grâce à son célèbre fromage au lait de brebis...
Et là...Tournemire...
Certains dressent déjà l'oreille... Tournemire-Roquefort, mais c'est une gare çà...
Oui, on va dire , c'était...Ceux qui ont des cartes postales d'une autre époque ou en chercheront sur le net, comprendront...
Aujourd’hui , la gare vendue, reste des abris de quai…
Et bien sûr tout ce qui faisait une gare, la Halle, le château d’eau…
Et comme c’est jour de grève, pas de train de toute la journée…Seule une draisine en gare…Oui, parce que j’ai oublié de vous préciser que c’est la ligne des Causses qui y passe…
Et là vous vous dîtes, une gare désaffectée comme tant d’autres, c’est bien pour cette promenade dans l’Histoire, mais n’est-ce-pas un peu court tout çà ?… Vous voulez marcher ? … D’accord, on y va…Mais où çà ?
On pourrait partir vers le sud , par là…
Ce que mon appareil ne permet hélas pas de montrer, c’est que dans la trouée ferroviaire qu’on aperçoit, il y a deux voies…
Quand le tracé de la ligne des Causses a été décidé, la petite ville de Saint-Affrique, alors sous-préfecture, a protesté en s’apercevant que l’itinéraire choisi ne passait pas chez elle…Un embranchement pour la desservir fut donc décidé avec raccordement à la gare de Tournemire-Roquefort concédé à la Compagnie du Midi en 1868. Elle est depuis 1992 fermée…Pour les détails, je vous renvoie à l’excellent livre ” Sur les rails des causses et cévennes” ( de José Banaudo De Borée Editions du Cabri) dont ces renseignements sont tirés )…Car, non, ce n’est pas là que l’on va…Une autre fois peut-être…
Nous, on quitte la gare de Tournemire par le nord…Et là aussi…surprise…deux voies…Celle de gauche, c’est la ligne des Causses qui file vers Millau…Mais celle de droite, où elle va ?
Oui celle-là, en si bon état, c’est quoi ?
Elle ne monte quand même pas là-haut…sur le Larzac…? Eh bien si…C’est la ligne Tournemire-Roquefort- Le Vigan ouverte à l’exploitation le 25 Août 1896. Longue de 61,800 km, rampes de 33mm/m, courbes de 300m 32 tunnels et 12 viaducs…On ne doutait de rien à l’époque où le train représentait le progrès et l’avenir…Le but était d’établir une transversale de Nîmes vers Albi qui ne s’est jamais réalisée…
Dès lors, on sait ce qui allait se passer…Fermeture progressive de différents tronçons au trafic voyageurs jusqu’au dernier en 1955. La voie , elle, fut conservée jusqu’en 1960 à la demande des autorités militaires, puisque le camp du Larzac est tout près…ensuite déposée…
Mais alors, cette voie ?… Eh bien, en 1978, rappelez-vous…José Bové… :P Euh non, je veux dire l’extension du camp militaire du Larzac projetée…puis abandonnée suite à une mobilisation qui a marqué les esprits… Dans cette optique le ministère de la Défense a racheté une vingtaine de km de Tournemire à l’Hospitalet pour acheminer les convois de blindés au camp…Et une voie moderne fut reposée en 1979 par le 5ème régiment du Génie et plus du tout utilisée depuis 1981…
Allez , on va la voir de près… Tout est là, mais comme pour le chateau de la Belle au Bois Dormant, ronces et épines tentent de la cacher…
Oui, tout est resté...
Juste après, arrive le premier et plus long tunnel de la ligne (1885 m ) qui fait passer la voie sous le causse pour rejoindre la vallée du Cernon, avant d’atteindre le plateau du Larzac par une succession d’ouvrages d’art…
On va donc s’approcher…Oui, mais là…surprise…désagréable… Soudain la voie est noyée sous le bitume…Toujours là oui…
mais le site est fermé, des bâtiments provisoires ont poussé et l’accès au tunnel interdit…
Voilà la seule photo que j’ai réussie à en faire.
Le reste, je ne vous le montrerai pas…parce que c’est un sujet un peu… sensible et que nous, on est là pour voir les trains… Disons que sur la pancarte d’entrée, il y a le sigle IRSN… Alors pour les curieux , vous tapez sur google et vous comprendrez…
Après…au-delà du tunnel, il y a çà, que pour faire une belle ballade, on va suivre…
C’est quoi, çà ? Eh bien c’est le sentier de la mule…ainsi appelé parce que l’Ingénieur chargé de superviser les travaux lors de la construction du tunnel l’empruntait…Il lui permettait d’aller au pas de la mule d’un bout à l’autre du tunnel pour surveiller les travaux…Vu la montée, j’espère pour la mule que le dit ingénieur n’était pas trop enrobé…
Il n’y a de ce côté plus rien de ferroviaire à voir.. Le tunnel s’enfonce sous le Causse et le chemin permet l’accès à une superbe randonnée ( point de vue garanti ) sur le Causse du Larzac là- haut…
Ensuite ? ..Eh bien ensuite , notre voie on va la retrouver, pour le plaisir, de l’autre côté..Elle franchit de beaux ouvrages comme celui-ci …
…pour arriver à la gare de Ste Eulalie-du-Cernon , rénovée et au vélo-rail qui y a été installé…
Mais ceci n’est plus la même histoire…alors on va chercher un petit coin d’ombre, fermer les yeux et se rappeler qu’il fut un temps…