dingo a écrit :Quand on voit que ce sont les Indiens qui viennent reprendre l'industrie sidérurgique française pour la rendre compétitive, il y a de quoi se poser des questions sur notre avenir.
bonsoir
deux petites précisions qui n'enlèvent rien à la remarque mais la modèrent : 1/ l'indien auquel je suppose que tu fais allusion, dingo (Lakhsmi Mittal), est en fait un londonien d'adoption depuis longtemps, sa société était basée à Amsterdam avant la méga fusion de 2006, et il a une culture au moins autant occidentale qu'indienne. 2/ la société qui a vécu une OPA (Arcelor) était déjà rentable avant qu'il ne l'achète, il n'est pas venu en sauveur d'une compagnie en péril.
Donc il ne faut pas généraliser. Le fait que par ailleurs, des sociétés mal en point soient rachetées, ce n'est pas nouveau ; qu'elles soient rachetées par des asiatiques basés en Asie (comme le groupe Tata) montre simplement que l'Asie commence à être "riche" autant que le monde occidental. Je ne parle pas de la population (la misère y sévit encore), mais bien de l'économie.
Par ailleurs, n'oubliez pas que pendant des siècles les produits de luxe étaient importés en Europe depuis l'Inde et la Chine (soie, épices, pierres précieuses et j'en passe), l'Europe n'a eu une balance commerciale positive avec le reste du monde qu'entre la révolution industrielle anglaise (vers 1750) et la seconde guerre mondiale, pour faire simple. Ce qui fait peu à l'échelle de l'humanité (200 ans sur 5000 ans d'histoire depuis l'invention de l'écriture). Même à l'époque du glorieux empire romain, on importait de Perse, d'Inde, de Chine ou d'Egypte (qui n'est pas en Europe non plus, même si elle avait été intégrée dans l'empire), peu en volume, mais beaucoup en valeur. On revient à une situation plus équilibrée de ce point de vue. Le seul bémol, c'est lorsqu'on n'arrive plus à trouver du travail ici parce qu'il est parti... ailleurs. Mais je ne suis pas convaincu que la cause soit à chercher seulement dans les délocalisations en Asie. Si c'était la seule cause, comment expliquer que l'Irlande n'a plus assez de travailleurs depuis 2002 (et dans plein de domaines), alors qu'avant, donc avant la mondialisation galopante, elle était chroniquement "exportatrice" de main d'oeuvre, faute de travail dans le pays ? L'Irlande et la France sont sur le même continent, dans le même système économique, la même monnaie, la même culture...
Alors, que les trains soient faits en Chine ou à Singapour ou ailleurs ne me gêne pas, s'ils sont bien faits, s'ils fonctionnent bien et longtemps, si leurs prix me conviennent, si les modèles m'intéressent, et s'il n'y a plus de constructeurs chez nous. Ce qui fait beaucoup de si. Et justement, il reste des constructeurs. Encore faut-il qu'il produisent ce qui m'intéresse, ou qu'ils m'intéressent à ce qu'ils produisent
C'est exactement comme pour les motos : j'ai acheté japonais parce que je n'ai pas trouvé mon bonheur avec les marques européennes. Si un jour je trouve, je reviendrai à une marque européenne :rolleyes: sauf si je reste attaché à ma vieille moto japonaise....
Un autre point : quelqu'un (je ne retrouve pas qui, désolé) a écrit que le prix de vente n'est pas lié au coût de production. C'est très vrai et cela touche la plupart des produits, à l'exception (peut-être) des produits de première nécessité (et encore). Les prix de vente sont ceux que le consommateur est prêt à payer, et l'écart est parfois énorme avec le coût de fabrication. Par exemple le téléphone... ou les billets d'avion. Si le prix d'un voyage Paris Toulouse ne dépendait que du kilométrage, de la maintenance, des hôtesses de l'air et du sandwich à bord.... je voudrais alors qu'on m'explique pourquoi, à 3 quarts d'heure près pour le décollage, le prix varie de 60 à 283 euros (aller simple) !!! Je vous assure que les hôtesses ne sont pas des top models sur le vol à 283 euros

C'est à mon avis uniquement parce que les gens veulent absolument rentrer à une heure donnée, et sont prêts à le payer. Sinon, ils décaleraient leurs départs, et les prix seraient moins différents, car sinon dans ce cas ces avions chers seraient vides.
Cela étant, il y a une limite basse : même si personne n'achète, le prix ne descendrait pas en dessous du coût de fabrication (sauf à être suicidaire, ou alors pas pendant longtemps !). Et comme je ne sais pas où se situe ce coût, je me garderai bien de critiquer les fabricants. Après tout, s'ils sont rentables en vendant peu et cher, pourquoi pas ? C'est un choix stratégique qui leur incombe. Mais cela ne contribue pas à développer le nombre de modélistes. Même si à mon humble avis, la baisse de ce nombre n'est pas lié au prix du matériel, mais plutôt à un changement lent mais profond dans le mode de vie de notre société, et dans les types de loisirs pratiqués.
Quant aux doublons, triplons (pour quand même revenir au sujet principal du post

)... avez-vous déjà compté le nombre de doublons dans les marques automobiles ? Des myriades, pour tous les types de voitures, d'usage, de cylindrée... Elles se ressemblent toutes, se valent toutes ? Sauf que l'une est moins chère, l'autre plus fiable, l'autre moins gourmande, celle-là plus belle par un détail de finition, une autre encore a plus de place pour les valises ou pour le chien... ou telle autre est plus facile à entretenir. J'imagine que même si 5 fabricants sortaient le même modèle d'autorail... on doit bien trouver aussi ce genre de situation. Alors il y aura celui qui veut le mieux détaillé, celui qui veut le modèle qui ne tombe pas en panne, celui qui va privilégier le prix... car je n'imagine pas qu'un modèle cumule à lui seul tous les avantages que tous les modélistes recherchent (dans ce cas, un cas sans doute rare mais qui a pu exister, il ne devrait pas avoir de concurrent sur le marché pour ce modèle, non ?).
Voilà mon point de vue, il est sans doute criticable, et s'il vous fait réagir, tant mieux, c'est le but

bonne soirée
Georges