iPlanète Modélisme : Encore et toujours
Posté : 30 mars 2010 11:04
300 PLAINTES CONTRE UN SITE DE VENTE PAR INTERNET
Créé en 2006, le site internet I-Planete était surveillé par la direction de la répression des fraudes dès 2007. Depuis, plus de 300 clients mécontents ont porté plainte. Jeudi, le tribunal correctionnel de Saverne a condamné son dirigeant à trois mois de prison avec sursis.
« Ma cliente habite un village paumé des Vosges, relate un avocat de l'une des 120 parties civiles. Pour elle, Internet c'est idéal, surtout qu'elle n'a pas de voiture. Elle veut faire ses achats de Noël. Pour cela, elle s'y prend tôt, dès le mois de novembre. » Mais, cette année-là, le père Noël ne passera pas : les cadeaux ne sont pas arrivés, et l'acheteuse ne sera jamais remboursée.
Des cas semblables, le tribunal en a recensé plus de 300 dans toute la France entre août 2007 et décembre 2009. Sans compter toutes les plaintes qui ne figuraient pas encore au dossier, ce jeudi à l'audience. « Tous les jours, on continue à recevoir des plaintes concernant I Planete », indique le substitut du procureur Lucile Bégin.
Chapeautant une série de sites internet proposant du modélisme (www.iplanete-modelisme.com), des jouets et des vidéos, cette société - gérant un entrepôt à Saverne et basée à Lixhausen, lieu de résidence de son dirigeant - a acquis une notoriété certaine sur Internet.
« Ce que vous faites, c'est de la cavalerie »
Mais essentiellement par le biais de blogs incendiaires où l'on fustige des délais de livraison s'étirant parfois sur plusieurs mois, voire pas de livraison du tout. Le tout s'accompagnant de délais de remboursement extravagants (six mois ou plus), voire pas de remboursement du tout.
A la barre, le prévenu se dit victime de son succès : « On a grandi trop vite, la logistique n'a pas suivi ». Or, la société a fait l'objet de contrôles pour non-respect des délais de livraison dès septembre 2007. « Et, malgré tout, vous ne prenez pas toutes les mesures et vous continuez », insiste la présidente du tribunal Nathalie Ronchewski. Soulignant que la société, qui présente un chiffre d'affaires annuel de deux millions d'euros, est en redressement judiciaire depuis le 24 février 2010, la présidente soupçonne une autre cause : « Ce que vous faites, c'est de la cavalerie. Vous remboursez vos clients et vos fournisseurs avec l'argent des nouvelles commandes ».
« C'est bien plus tôt qu'il aurait dû prendre des mesures, s'insurge Me Charles, représentant l'UFC Que choisir. Il faut que ce site soit fermé une fois pour toutes ! » Car, pour l'heure, il est toujours opérationnel.
La défense de Me Perez a beau argumenter que « 80 % des victimes ont été indemnisées à ce jour » et que « sur toute la durée d'ouverture du site, 127 810 factures ont été émises, qui représentent 300 000 produits : 300 plaintes, cela fait une plainte pour mille produits » ; rien n'y fait. Le tribunal condamne la société à 5 000 € d'amende et son dirigeant à trois mois de prison avec sursis et 1 500 € d'amende, outre les préjudices moraux et l'obligation de rembourser les victimes.
Source : "Les Dernières Nouvelles d'Alsace" - N° 68 du dimanche 21 mars 2010
Créé en 2006, le site internet I-Planete était surveillé par la direction de la répression des fraudes dès 2007. Depuis, plus de 300 clients mécontents ont porté plainte. Jeudi, le tribunal correctionnel de Saverne a condamné son dirigeant à trois mois de prison avec sursis.
« Ma cliente habite un village paumé des Vosges, relate un avocat de l'une des 120 parties civiles. Pour elle, Internet c'est idéal, surtout qu'elle n'a pas de voiture. Elle veut faire ses achats de Noël. Pour cela, elle s'y prend tôt, dès le mois de novembre. » Mais, cette année-là, le père Noël ne passera pas : les cadeaux ne sont pas arrivés, et l'acheteuse ne sera jamais remboursée.
Des cas semblables, le tribunal en a recensé plus de 300 dans toute la France entre août 2007 et décembre 2009. Sans compter toutes les plaintes qui ne figuraient pas encore au dossier, ce jeudi à l'audience. « Tous les jours, on continue à recevoir des plaintes concernant I Planete », indique le substitut du procureur Lucile Bégin.
Chapeautant une série de sites internet proposant du modélisme (www.iplanete-modelisme.com), des jouets et des vidéos, cette société - gérant un entrepôt à Saverne et basée à Lixhausen, lieu de résidence de son dirigeant - a acquis une notoriété certaine sur Internet.
« Ce que vous faites, c'est de la cavalerie »
Mais essentiellement par le biais de blogs incendiaires où l'on fustige des délais de livraison s'étirant parfois sur plusieurs mois, voire pas de livraison du tout. Le tout s'accompagnant de délais de remboursement extravagants (six mois ou plus), voire pas de remboursement du tout.
A la barre, le prévenu se dit victime de son succès : « On a grandi trop vite, la logistique n'a pas suivi ». Or, la société a fait l'objet de contrôles pour non-respect des délais de livraison dès septembre 2007. « Et, malgré tout, vous ne prenez pas toutes les mesures et vous continuez », insiste la présidente du tribunal Nathalie Ronchewski. Soulignant que la société, qui présente un chiffre d'affaires annuel de deux millions d'euros, est en redressement judiciaire depuis le 24 février 2010, la présidente soupçonne une autre cause : « Ce que vous faites, c'est de la cavalerie. Vous remboursez vos clients et vos fournisseurs avec l'argent des nouvelles commandes ».
« C'est bien plus tôt qu'il aurait dû prendre des mesures, s'insurge Me Charles, représentant l'UFC Que choisir. Il faut que ce site soit fermé une fois pour toutes ! » Car, pour l'heure, il est toujours opérationnel.
La défense de Me Perez a beau argumenter que « 80 % des victimes ont été indemnisées à ce jour » et que « sur toute la durée d'ouverture du site, 127 810 factures ont été émises, qui représentent 300 000 produits : 300 plaintes, cela fait une plainte pour mille produits » ; rien n'y fait. Le tribunal condamne la société à 5 000 € d'amende et son dirigeant à trois mois de prison avec sursis et 1 500 € d'amende, outre les préjudices moraux et l'obligation de rembourser les victimes.
Source : "Les Dernières Nouvelles d'Alsace" - N° 68 du dimanche 21 mars 2010