Tracé du réseau: mettez-vous en huit !

Deux convois se croisent dans un grondement et des volutes de vapeur. La configuration actuelle du réseau permet ce genre de scène.

Voir tourner inlassablement son train sur un simple ovale devient rapidement frustrant. Pour varier un peu, les notices des constructeurs proposaient autrefois de faire des réseaux en huit (doc. 1). Ce n’est pas très réaliste. Les Américains, très habiles pour replier toute une ligne sur une surface réduite, faisaient fréquemment des réseaux où les boucles étaient repliées sur elles-mêmes (doc. 2). Examinons les possibilités de cette dernière disposition.

D
ans un tracé de réseau en huit avec une boucle repliée, il n’y a qu’une voie donc les trains, tournent dans le même sens.

Premier avantage : il faut faire deux tours de circuit avant de revenir au point de départ.

Deuxième avantage: le croisement des deux boucles constitue un point intéressant pour l’observation de la marche des convois. Bien, mais il est logique de vouloir placer une gare. C’est impossible sur le côté du croisement car les voies sont en rampe. Elle se situera donc en face, là où il est possible de garder une plate-forme horizontale. Cependant, voir des trains circuler dans un seul sens nous ramène au problème initial.

Premier objectif : donner l’impression que les trains font un grand parcours. Pour cela, nous avons recours à des coulisses. Le document 3 montre que la surface des coulisses est supérieure à celle des zones décorées. Le réseau n’en sera que plus vite construit. Il est de type «tour de pièce». Les courbes un peu serrées sont dissimulées. Une partie des coulisses peut s’ouvrir pour pénétrer au centre du réseau. La largeur occupée le long des murs est réduite, de 30 à 50 cm en H0. Sous ce réseau, le modéliste pourra ranger bien plus que son matériel et son outillage. Le fond de décor aux angles arrondis (c’est plus joli) doit être facilement démontable au niveau de la gare pour intervenir sur du matériel déraillé ou assurer la maintenance de la voie. La gare est très classique : la voie unique se dédouble et une aiguille donne accès à des voies de débord réservées au trafic marchandises.

Tracé en huit classique
Tracé en huit avec boucle repliée

Deuxième objectif : avoir deux sens de circulation. L’existence de deux voies principales en gare permet aux trains de se doubler ou de se croiser. En coulisse, nous trouvons une disposition équivalente. Cela autorise la circulation de deux trains en sens contraire ; ils se croiseront en gare et dans les coulisses. L’exploitation devient plus intéressante car les possibilités de mouvements sont nombreuses. Bien sûr, les installations de la gare peuvent devenir plus conséquentes et les coulisses comporter plusieurs voies de garage. La signalisation se limite à un sémaphore mécanique (voir Rail Miniature Flash 502) placé à chaque sortie de la gare. Ce type de réseau convient très bien aux amateurs d’autorails, omniprésents sur les petites lignes rurales. En H0, le choix est vaste pour la période des années 1970. Les ABJ, Picasso, EAD, X 2800 (en livrée rouge et jaune), les X 2400 ont été contemporains. En N, une partie de ce matériel est disponible ou en projet. Pour rompre cette monotonie, un train de marchandises tracté par une BB 63000 ou 66000 vient faire quelques manoeuvres. Durant ces opérations, un autorail peut continuer à circuler sur le réseau sans avoir besoin de développer des automatismes complexes. Par exemple, les aiguilles des coulisses peuvent être talonnables, donc non commandées. En entrant, les trains sont toujours dirigés sur la même voie. En sortant, ils prennent l’aiguille par l’arrière et les roues poussent les lames mobiles pendant leur passage. Un ressort léger les ramène en position d’origine.

Deux problèmes structuraux restent à résoudre: le croisement et l’ouverture de la partie mobile. Le document 4 donne un exemple de construction. Sur une base faite de longerons et de traverses, les plates-formes des deux voies sont soutenues par des pièces verticales (des chandelles). Une voie descend, l’autre monte. Il est prudent de ne pas dépasser des rampes de 3%. La différence de hauteur au niveau du pont doit tenir compte de l’épaisseur de la voie inférieure et de son ballast, du matériel le plus encombrant, éventuellement des caténaires et du tablier du pont. La partie ouvrante est montée sur des charnières. Elle peut pivoter comme une porte vers l’intérieur du réseau. La porte d’entrée dans la pièce doit, dans ce cas, s’ouvrir vers l’extérieur. Autre méthode : un panneau peut se rabattre en tournant autour d’un axe horizontal (doc. 5). Maintenant, il est inutile de couper les cheveux en quatre, il suffit de se mettre à l’oeuvre !#

Exemple d'ouverture de la partie mobile
Jean Cuynet

Jean Cuynet

Ancien auteur